vendredi 21 janvier 2011

Uemoa, bruits de bottes aux frontières. Don Mello, Porte-parole du Gouvernement : «Toutes les dispositions sont prises pour faire face»

Un Conseil des ministres s’est tenu hier au Palais présidentiel du Plateau, en présence du Chef de l’Etat, de 12h à 15h, à l’issue duquel le porte-parole du Gouvernement, Ahoua Don Mello s’est prêté aux questions de la presse.

Monsieur le ministre, vous venez de tenir un Conseil des ministres en présence du Chef de l’Etat. Peut-on connaitre les grandes décisions de ce Conseil ?

Le Conseil des ministres de ce jour a d’abord traité de la situation sociopolitique mais aussi de quelques questions individuelles. Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire a eu la visite du premier ministre kenyan Odinga. Et donc, le ministre des Affaires étrangères nous a fait un exposé exhaustif sur cette visite. Et en réponse, le président de la République a réaffirmé son ouverture au dialogue, pour trouver une issue pacifique à la crise post-électorale. Mais en même temps, il a récusé la médiation du premier ministre kenyan, compte tenu des positions partisanes qu’il a affichées. Parce qu’on ne peut pas être arbitre et joueur en même temps. Le président de la République a souhaité que la médiation soit neutre, pour qu’une issue pacifique soit trouvée à la crise pacifique.

Nous avons aussi été informés des problèmes économiques, des relations entre la Côte d’Ivoire et les institutions financières. Ses relations sont bonnes. Mais le Conseil a été aussi informé de la décision de l’Union européenne concernant le blocage de certains comptes de certaines sociétés de la place en Europe. Surtout les sociétés nationales. Eh bien, prenant acte de cette information, le Gouvernement a instruit les différents ministres concernés pour que les voies de contournements soient déterminées. Pour venir à bout des problèmes qui se posent pour que la Côte d’Ivoire puisse sortir grandie de cette crise-là en diversifiant ses relations avec tous les pays du monde y compris les pays africains.

Comme vous le savez, l’Europe n’est pas le centre du monde. Et aujourd’hui, le développement se propage de l’Est à l’Ouest et aussi dans les pays africains. Il est bon de saisir cette opportunité pour diversifier nos relations économiques.

Le Gouvernement a été aussi instruit de la pénurie du sucre sur le marché et a autorisé temporairement l’importation d’une quantité assez limitée de sucre, pour faire face à cette pénurie là. Vous le savez, les usines de production du sucre se trouvent dans le nord du pays. Et beaucoup de camions ont été bloqués par les rebelles dans la partie nord. Et cela a causé quelques pénuries. Pour faire face à cela, des mesures ont été prises pour autoriser l’importation du sucre.

Concernant la sécurité, le Conseil des ministres a pris bonne note de la communication du ministre de l’Intérieur et de celle du ministre de la Défense. Concernant le couvre-feu, tout se passe très bien. En ce qui concerne l’opération «pays mort», c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. On a constaté un pays vivant, à part dans quelques petites localités.

Nous avons aussi abordé la question au niveau de l’éducation. Avec la descente en zone gouvernementale des enseignants et des élèves. Le Conseil des ministres a décidé de mettre en place des écoles relais, pour pouvoir absorber ces enseignants et élèves venus de la partie nord du pays. Et d’autres mesures individuelles ont été prises. Notamment, la nomination d’un nouveau directeur général à la tête de l’Office national d’identification (Oni), en la personne de M. Tokpa Etienne. Ainsi que la nomination du Directeur des ressources humaines de l’Administration du territoire, M. Koffi Koffi Kan et la nomination du Directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur.

Des rumeurs de plus en plus persistantes font état d’une réunion de la Cedeao à Bouaké. En avez-vous connaissance et quelles dispositions l’Etat a-t-il prises ?

Le Gouvernement n’a pas été informé d’une quelconque réunion de la Cedeao à Bouaké. Et nous ne croyons pas du tout à cette information faisant état d’une quelconque réunion de la Cedeao.

Les Ivoiriens parlent de plus en plus de battre monnaie, face à la situation que vit la Côte d’Ivoire. Est-ce que le Gouvernement ivoirien y pense et quelles sont les dispositions prises ?

Concernant la question de la monnaie, comme vous le savez la Côte d’Ivoire est membre de l’Uemoa. Et à ce titre là, elle reste pour le moment dans la zone Uemoa. Mais en tout état de cause, toutes les dispositions sont prises pour faire face à toutes les éventualités. Je crois que je n’en dirai pas plus.

La Côte d’Ivoire est en crise et il y a une certaine presse qui met de l’huile sur le feu. Que fait donc le Gouvernement ?

Pour ce qui concerne la presse, nous avons toujours voulu une presse digne, responsable et qui respecte les lois de la République. Nous tenons à rappeler que toutes les formes de délits de presse, à partir de maintenant, seront sanctionnées. C’est le lieu d’interpeller les journalistes qu’il y a un seul président en Côte d’Ivoire qui a été élu par le peuple ivoirien et investi par le Conseil constitutionnel, selon les lois et règlements de la République de la Côte d’Ivoire. Il y a un seul Gouvernement dirigé par le premier ministre Aké N’Gbo et il n’y a pas d’autres gouvernements. Il faut que cela soit bien compris.

Qu’attendez-vous de la réunion de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Uemoa à Bamako ?

Nous attendons tout simplement que les règles qui régissent l’Uemoa soient respectées. A savoir, la séparation stricte entre les positions politiques et la gestion de la monnaie commune. C’est tout ce que nous attendons. Il faut que l’institution financière soit protégée, parce que ce serait un mauvais signal envoyé à tous ceux qui seraient intéressés à adhérer à l’Union, que de voir une confusion entre des problèmes politiques qui se passent dans un pays et la décision d’appartenance à cette union-là.

La France vient d’accréditer Aly Coulibaly en tant qu’ambassadeur nommé par Alassane Ouattara. Le Gouvernement n’est-il pas interpellé sur le sujet ?

Pour le moment, le Gouvernement n’a pas été officiellement saisi. Et notre Ambassadeur reste pour le moment en poste. Mais, en tout état de cause, le principe adopté est celui de la réciprocité qui sera appliqué.

Le président Laurent Gbagbo a été invité à la réunion de l’Uemoa à Bamako. Est-ce qu’il s’y rendra ?

Effectivement le président à été invité à Bamako. Eh bien, vous le saurez s’il s’y rendra.

Des mercenaires seraient à Bouaké et prêts à attaquer la Côte d’Ivoire. Des dispositions ont-elles été prises par le Gouvernement ?

Il est vrai que les rebelles n’ont jamais caché leur désir d’attaquer la Côte d’Ivoire, avec des aides et des soutiens multiples. Mais en tout état de cause, sachez que l’armée ivoirienne est vigilante et prête à défendre la République de Côte d’Ivoire.

Les fonctionnaires auront-ils leurs salaires à la fin de ce mois ?

Comme je l’ai indiqué, nos relations avec les institutions financières sont bonnes. Les opérations financières de l’Etat de Côte d’Ivoire se déroulent normalement. Et donc, les salaires seront effectivement payés en bonne date.

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