Le déploiement de casques bleus de l’Onu, en renfort au contingent déjà sûr, n’a pas eu d’écho favorable au Conseil de sécurité de l’Onu en fin de semaine dernière. La Chine et la Russie se sont opposées à une résolution trop «politique».
Devant les réticences de Pékin et Moscou, la France et ses alliés au sein du Conseil de sécurité ont été contraints de reporter le vote d’une résolution qui devait apporter son quitus au déploiement de 2 000 casques bleus supplémentaires et de trois hélicoptères d’attaque réclamés par Ban-Ki Moon en Côte d’Ivoire. Le texte que les représentants de la Chine et de la Russie ont bloqué a été jugé de «trop politique» et partisan vis-à-vis d’un des acteurs dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
Depuis le début de cette crise, Moscou et Pékin refuse de voir les Nations-Unies s’ingérer directement dans les affaires intérieures ivoiriennes. La résolution que les deux pays ont refusé d’endosser, prend pour prétexte la détérioration de la situation sécuritaire sur place pour justifier le besoin de renforts. Lesquels renforts viendraient du Liberia, du Pakistan, du Bangladesh et de Mongolie. A ses hommes pourraient s’ajouter des troupes du Gabon, du Burkina Faso, du Sénégal, du Togo et du Niger en cas d’intervention militaire de la Cedeao. Mais cette option est désapprouvée au sein de l’organisation sous-régionale par certains pays qui craignent un embrasement de cette partie du continent.
Au niveau de l’Union africaine (Ua), des pays non moins importants, tels que l’Angola et l’Afrique du Sud se sont déjà prononcé sur la nécessité de résoudre la crise actuelle par la voie de la négociation. «Nous sommes donc d’avis que toute intervention militaire dans le cas de la Côte d’Ivoire aurait un effet néfaste, avec de graves conséquences au-delà de ses frontières. Et nous sommes inquiets quand on propose des solutions militaires pour résoudre les crises comme celle de la Côte d’Ivoire, en ignorant les règles du droit national et international, et parfois, la propre évidence de faits», avait fait remarquer Dos Santos, dont le pays a connu pareille situation. Un président, Dos Santos, reconnu par les Institutions de son pays et une rébellion (menée par Jonas Savimbi), légitimée par «la communauté internationale» durant plus de vingt ans. La sortie du président angolais, vendredi dernier, où il a révélé que Choi, «dans une attitude de précipitation, a certifié et annoncé les résultats», en présence de représentants de pays occidentaux, a sans doute davantage éclairé la Chine et la Russie. Leur véto a renvoyé la France, qui a l’initiative de présenter un draft, à sa copie «illisible».
Il reste à espérer que Moscou et Pékin resteront sur cette ligne salutaire et empêcheront les boutefeux occidentaux de plonger le peuple ivoirien dans la guerre civile, comme ils l’ont fait au Rwanda, pour simplement satisfaire leurs intérêts économiques et financiers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire