samedi 22 janvier 2011

Asphyxie économique de la Côte d’Ivoire : Les dangers qui guettent l’UEMOA

Les chefs d’Etat de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa) tiendront une conférence à Bamako, le 22 janvier prochain. A l’ordre du jour, la question liée à la gestion de la crise post-électorale. Des décisions allant contre celles des Institutions ivoiriennes pourraient créer un préjudice à la survie de cette institution monétaire.

La conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa à la fin de cette semaine dans la capitale burkinabé. Et déjà, des tentatives d’instrumentalisation des institutions à des fins politiques, notamment le retrait de la signature des autorités constitutionnelles, sont cautionnées par certains chefs d’Etat de la sous-région, emballés dans une aventure anti-Gbagbo par certaines puissances occidentales. Si la décision de retrait de la signature se traduit dans les faits, elle constituera un grave précédent dans l’histoire de l’Union. Et pourrait déboucher sur le retrait de la Côte d’Ivoire de cette institution monétaire. Les conséquences de ce retrait, selon un expert en économie, induiront un dépérissement de 23% du marché de cette institution estimé à fin 2009 à environ 92,1 millions d’habitants. Et pourrait affecter également les importations et les exportations de la Côte d'Ivoire avec les autres pays membres de l'Union. Du fait des barrières et autres restrictions qui ressurgiraient dans les échanges, les entreprises des autres pays pourraient être amenées à rechercher de nouveaux débouchés pour leurs importations.

A l’exportation, il pourrait se poser le problème du ravitaillement des marchés des autres pays de l'Union, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger. En règle générale, les projets intégrateurs au niveau de l'UEMOA sont financés en partie sur le prélèvement communautaire de solidarité (PCS) et en partie sur les ressources des bailleurs de fonds. Si la Côte d'Ivoire ne faisait plus partie de l'UEMOA, le financement des projets intégrateurs dans le domaine des infrastructures de transport, de l'énergie et de la communication serait rendu difficile.

La Côte d’Ivoire compte plusieurs millions de travailleurs immigrés de l'UEMOA qui rapatrient sans restriction une bonne partie de leurs revenus dans leurs pays d’origine (Mali et Burkina). En 2009, les sorties nettes de capitaux sont estimées à 280,8 milliards dont 50% sont imputables au travailleurs immigrés vivant en Côte d1voire. Ces sommes rapatriées permettent aux travailleurs concernés de contribuer à la construction de leurs pays. Un contrôle strict des mouvements de capitaux, induit par l'éventuel retrait de la Côte d’Ivoire de l'Union, pourrait ralentir ces transferts et affecter les économies des pays bénéficiaires.
Au plan Monétaire et financier

En raison de la diversification de son économie, et du niveau soutenu de ses exportations, la Côte d1voire est le plus grand pourvoyeur de devises à l'UEMOA. Sa part d'avoirs extérieurs nets représente environ 22% du total d'avoirs extérieurs nets de l'Union, suivi par le Sénégal qui dispose d'environ 16%. Le retrait de la Côte d'Ivoire entraînerait donc une baisse des avoirs extérieurs nets de l'UEMOA. Ce manque à gagner devra être comblé par la France à travers le compte d'opérations sur lequel il est prévu des tirages illimités des pays de l'UEMOA et pourrait poser à terme le problème de la durabilité de la convertibilité illimitée du Franc CFA.

La Côte d1voire est aujourd'hui le principal animateur du marché régional (monétaire et financier). Son retrait de l'Union pourrait entraîner un effondrement de ce marché. En effet, sur les trente neuf (39) sociétés actuellement cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), trente trois (33) sont ivoiriennes. Les six (6) autres sociétés se répartissent comme suit: 2 pour le Burkina, 1 pour le Sénégal, 1 pour le bénin, 1 pour le Niger et 1 pour le Togo. En cas de retrait de la Côte d'Ivoire, la libre circulation des personnes, au plan social, connaîtrait un coup d'arrêt de même que le droit d'établissement. Les nombreux ressortissants des pays de l'UEMOA qui vivent en Côte d'Ivoire n'auront plus les mêmes facilités pour se déplacer et transporter physiquement de l'argent.

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