samedi 22 janvier 2011

Voici les 6 résolutions que la France envisage de rédiger et de faire adopter par le Conseil de sécurité de l’ONU

“Tout est en train d’être mis en place. L’intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J’ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan, dimanche 16 janvier, il m’a assuré de sa détermination. C’est pour cela que les chefs d’état-major des pays de la Cedeao se sont réunis mardi dernier à Bamako. 

Des arrangements sont en cours pour qu’ils aillent faire des reconnaissances à Bouaké, qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats. La Côte d’Ivoire ne peut pas
continuer comme ça, avec ce monsieur qui se prend pour un président. C’est un clown, et c’est tragique pour notre pays (…) Je préfère la voie de la Cedeao qui est en réalité de proposer une exfiltration. Il s’agit de venir chercher Laurent Gbagbo, comme cela a été fait pour d’autres chefs d’État en Afrique ou ailleurs. S’il y a des fidèles (les partisans du Président Gbagbo, ndlr) qui s’accrochent, ils en feront les frais”. Au-delà de leur caractère irrévérencieux et pas dignes de quelqu’un qui prétend vouloir diriger le peuple ivoirien, ces propos d’Alassane Dramane Ouattara, président du RDR et mauvais perdant à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, tirés de l’interview qu’il a accordée au quotidien français La Croix du jeudi 20 janvier 2011, corroborent les informations en notre possession qui dévoilent le nouveau plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.

Un plan concocté par la France de Nicolas Sarkozy en accord avec l’ONU de Ban Ki-Moon et certains pays de la CEDEAO dont le Burkina Faso et le Sénégal. L’ex-médiateur de l’UA dans la crise ivoirienne post-électorale, le Premier ministre kenyan, Raïla Odinga (récusé par la Côte d’Ivoire, mercredi dernier, pour partialité), en était largement informé avant de fouler le sol ivoirien, lundi dernier. C’est d’ailleurs ce qui explique, a-t-on appris, que sa déclaration pré-rédigée qu’il a lue devant la presse, mercredi dernier, à l’aéroport, à son départ d’Abidjan, était totalement aux antipodes des échanges qu’il a eus avec le Président Laurent Gbagbo, lundi à son arrivée dans la capitale économique ivoirienne.

En effet, selon des sources proches de la CEDEAO, le nouveau plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire visant à installer Alassane Ouattara au pouvoir par la force s’articule autour de six (6) résolutions que la France envisage de rédiger et de faire adopter par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. 

La première résolution de cette série de six est passée, le mercredi 19 janvier dernier, à l’ONU. Elle autorise l’envoi de 2000 casques bleus supplémentaires en Côte d’Ivoire jusqu’au 30 juin 2011 pour officiellement “protéger les populations civiles”. Officieusement, ces casques bleus ont pour mission de récupérer, par la force, les institutions de la République de Côte d’Ivoire et structures d’Etat (ministères, sièges d’institutions, directions de régies financières etc.) dirigées par des personnalités et des fonctionnaires nommés par le Président Laurent Gbagbo. Les 2000 casques bleus seront déployés par groupes de 50 sur le terrain. 

La deuxième résolution de l’ONU portera sur l’intégration de la force française Licorne au sein des casques bleus. Il s’agira d’un précédent inédit. Puisque ce sera la première fois qu’un contingent d’une armée d’une puissance (membre du Conseil de sécurité avec droit de véto) n’interviendra plus comme force d’appui mais casques bleus. C’est dire que la France cache beaucoup de choses concernant la situation en Côte d’Ivoire. 

La 3ème résolution projetée par la France à l’ONU autorisera la mise en place de l’ECOMOG (force africaine d’intervention). La pression de Sarkozy sur certains chefs d’Etat de la CEDEAO a payé. Nigeria, Togo, Sénégal, Burkina Faso sont partants. Seul le Ghana dit niet. Le Mali, la Guinée, le Bénin hésitent encore. Nicolas Sarkozy envisage même de se rendre au sommet de l’UA à Addis Abeba (Ethiopie) à la fin janvier 2011 pour “convaincre les Africains anglophones et lusophones qui n’approuvent pas que l’extérieur veuille contraindre des Africains à tuer d’autres Africains”. 

La 4ème résolution de l’ONU sera, au dire de ces sources diplomatiques proches de la CEDEAO, une autorisation urgente à la “communauté internationale” de défendre la Côte d’Ivoire contre Laurent Gbagbo et ses partisans à la demande du Président élu ( ?) Alassane Ouattara. Suivront les 5ème et 6ème résolutions, toujours introduites par la France, qui porteront sur la mise en place d’une commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme (prétendument) commises par le camp Gbagbo et la saisine de la cour pénale internationale (CPI) contre le Président Laurent Gbagbo et certains de ses partisans.
 
Suite à la 4ème résolution que la France espère faire adopter par l’ONU, le plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire prévoit le schéma suivant : prise du siège de la télévision et de la radio nationales (RTI) par la Licorne ; contrôle de Yamoussoukro, capitale politique, par l’ONUCI ; occupation de l’aéroport d’Abidjan par Licorne et l’ONUCI ; contrôle des bâtiments administratifs et des institutions par l’ECOMOG et blocus de la Présidence de la République et de la résidence du chef de l’Etat par Licorne, ONUCI et ECOMOG. 

Ce plan souligne des affrontements uniquement avec les forces de défense et de sécurité (FDS) sans évoquer le peuple ivoirien. Là se trouve la grande désillusion de Sarkozy et ses affidés puisque le peuple ivoirien qui a élu Laurent Gbagbo et non Alassane Dramane Ouattara ne laissera pas la Françafrique et sa rébellion armée anéantir les institutions et la Constitution de la Côte d’Ivoire. Parce que Sarkozy et ses amis veulent faire main basse sur les richesses du pays en imposant leur pion, Ouattara.

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